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DOSSIER
BERNARD CAÏAZZO :
"L’Île-de-France est pour
Président d’un club historique du football français,
l'AS Saint-Etienne, Bernard Caïazzo a également
occupé cette fonction au sein du Paris FC. Fin
connaisseur du football francilien notamment, ce
dirigeant loue le travail "remarquable" de
formation effectué dans les clubs franciliens dans
des conditions souvent "plus difficiles qu’ailleurs"
et souligne la qualité du vivier d’Ile-de-France.
Bernard Caïazzo, est-ce que Saint-Etienne aime les Comment Saint-Etienne s’inscrit-t-elle dans cette
jeunes joueurs franciliens ? "chasse" aux jeunes talents franciliens ?
Evidemment. Nous avons toujours eu un certain nom- A Saint-Etienne nous avons une position très claire.
bre de joueurs de la région parisienne dans notre cen- Nous sommes très attentifs aux problèmes d’adaptation.
tre de formation puis dans nos équipes fanions. Il y a une statistique qui dit que seul 5 % des joueurs de
L’Ile-de-France est une région prioritaire pour nous. centre de formation deviennent professionnels. Plus les
Nous y avons également deux observateurs. Il y a un enfants sont éloignés de leur région d’origine et moins
vivier extraordinaire qui a accouché de très grands le taux de réussite est important à cause de l’éloigne-
joueurs comme Thierry Henry ou Lilian Thuram. Et la ment des parents. Il faut vraiment être attentif au phé-
région parisienne peut encore fournir plus de cham- nomène de déracinement. Un jeune doit être heureux
pions. pour devenir un bon footballeur. Il doit être aussi équili-
bré.
Une bonne détection pour Saint-Etienne passe aussi
par le développement des partenariats avec les clubs Les pépites se retrouvent aux quatre coins de la ré-
amateurs franciliens ? gion parisienne et surtout à tout âge…
Nous avons établi un partenariat avec la JA Drancy. Ce n’est pas forcément le joueur le plus fort à 14 ou 15
Mais nous pensons en établir d’autres notamment ans qui deviendra un bon pro plus tard. Certains se ré-
parce que l’on s’aperçoit que cette po- vèlent plus tard. J’ai notamment en tête
litique fonctionne. Aujourd’hui il y a au "La région parisienne peut l’exemple de Grégoire Defrel (formé à
centre de formation 40 % des jeunes Châtillon). C’est un très bon attaquant
qui sont issus de ces partenariats. encore fournir plus de et Cesena l’a récupéré à 21 ans. Il vient
Saint-Etienne a décidé de réellement de le transférer aujourd’hui pour huit
miser sur la formation en augmentant champions" millions d’euros à Sassuolo. Il s’agit
de 20 % ses budgets liés à ce secteur. d’un exemple assez extraordinaire. Les
Parce que la France est parmi les trois plus grands Italiens sont intelligents. Comme ils n’ont pas d’argent
pays du monde exportateur de joueurs de football. en Serie B, ils viennent en région parisienne et ils enga-
gent des joueurs plus âgés mais qui sont aussi très ta-
Existe-t-il pour vous une spécificité s’agissant des lentueux. Celui qui passerait du temps à observer
jeunes joueurs franciliens ? scrupuleusement la région parisienne pourrait trouver
Je ne veux absolument pas parler en termes de spéci- des pépites et pas seulement chez les jeunes.
ficités. Il y a de très bons jeunes joueurs. Parce que si
l’on se lance dans le petit jeu des profils on tombe très Vous avez été président du Paris FC, un club qui a tou-
facilement dans les clichés. Et cela je me refuse à le jours été formateur. Que retenez-vous de votre expé-
faire. Il y a des joueurs de tous les profils en Ile-de- rience en Ile-de-France ?
France et c’est justement ce qui fait sa richesse. Cette C’est un très bon apprentissage car nous travaillons
histoire de spécificité, je n’aime pas car ça conduit en- dans des conditions difficiles. Des conditions de terrain,
core une fois à mettre dans des catégories. de déplacements, très compliquées. En revanche il y a
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