Page 33 - Stadium 11 - Le magazine officiel de la ligue de football Paris Ile de France
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Sur le long terme…
Quel avenir pour le football amateur francilien ?
Conclusion logique face à une réforme qui inquiète, les
clubs sont pessimistes au moment d’envisager l’avenir et
ces nouveaux modes de fonctionnements.
« Cette réforme n’aura que des effets négatifs sur les clubs évo- entend s’ap-
luant en Ligue mais elle engendrera aussi des répercussions sur
ceux des Districts. Ils risquent fort d’être perturbés », songe puyer sur le
Jacques Migaud en observant avec appréhension les différents
échelons du football amateur qui vont devoir s’adapter rapidement soutien de la
au changement. Alain Melaye se veut bien plus alarmiste à ce sujet.
« Cette réforme fera mourir le football francilien à moyen terme par Ligue, point de
manque d’attractivité. Après s’être at- repère pour Les clubs sont
« Confiance en la taqué aux Championnats nationaux, faire face aux
Ligue pour agir au on s’en prendra aux jeunes ». Tout nouvelles pré- aussi inquiets
mieux dans l’intérêt comme Pascal Laloux qui, devant rogatives. « J’ai pour leurs caté-
gories de jeunes
de ses clubs » « un football amateur enlisé dans de
nouvelles galères », redoute « un ef- pleinement
fondrement ». Directeur administratif d’Aubervilliers, Youssef Bel- confiance en cette institution pour agir au mieux dans l’intérêt de
kebla navigue, lui, en eaux troubles avec ce remodelage territorial :
« Nous ne savons pas où nous allons mais les incidences pour les ses clubs ». « La Ligue a sûrement les compétences pour gérer
divisions inférieures seront énormes ». De son côté, Toufik Moukrim
ces nouveaux dossiers », enchaîne Frank Thomas. Dans les rangs
de l’Entente Sannois Saint-Gratien, cette réforme et ses consé-
quences seront assumées de bout en bout : « Par essence, l’avenir
est incertain, surtout dans le football. Il faut avancer avec modestie,
sans excès. Même si tout le monde a ses soucis dans son coin, un
travail de fond doit être effectué ».
Sur le plan social…
Un enfermement dangereux
Réduites aux contours de l’Île-de-France, de nombreuses équipes n’auront plus l’opportunité
de voir du pays et de découvrir de nouvelles cultures chaque saison. Un élément pourtant fon-
damental du football, vecteur de mixité et de sociabilité.
Se rendre en province, ce n’est pas uniquement avaler les kilomètres de Jacques Migaud. « Je sais quel est l’impact sur nos joueurs d’aller
sur la route. Il y a surtout la découverte d’une autre culture, l’occasion se frotter à des adversaires de province. Cela leur permet d’être
de prouver sa valeur connus et reconnus donc valorisés. Avec une certaine ouverture
en terres inconnues d’esprit », complète-t-il. Sanction plus « Les franciliens ont
pragmatique d’après Alain Melaye, besoin de voyager
ou encore la possibi- « les embauches de joueurs en et d’aller à la
contrats fédéraux ou en vacation se- rencontre de gens »
lité d’échanger tout en ront plus limitées ». « Les réseaux vont
s’inspirant d’autres
modes de fonctionne-
àDel’ismpargéesiddeenTtosudfiaknMs ol’euxkpriemcteattive, ment. Comme le sou- prendre le dessus. Déjà que nous n’avons pas de véritable locomo-
Frank Thomas ligne Pascal Bovis, « ce
n’est pas bon de rester tive en Île-de-France… Qui va vouloir venir se fondre dans la masse
en région parisienne ? Qui allons-nous attirer ? », questionne Pascal
dans la consangui- Laloux alors que c’est toute une région qui a peur de perdre son
nité » alors que les franciliens ont « besoin de voyager et d’aller à la attractivité. Sans compter enfin que le football pour certains de nos
rencontre de gens ». Observateurs expérimentés, les présidents de joueurs et de nos éducateurs est un ascenseur social. Cette réforme
club connaissent toute l’importance de ces déplacements, à l’image risque bien de le stopper au sous-sol.
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