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DOSSIER SPÉCIAL Stadium mag

me souviens, bien évidemment, encore
aujourd’hui. Pour le jeune garçon que
j’étais ces valeurs de solidarité m’ont
aidé aussi à me construire. Tout ceci m’a
structuré, c’est une évidence. Que ce soit
dans la façon de mener ma carrière, de
voir les choses, dans mes rapports avec
les gens.

Au Racing, vous avez donc appris bien

autre chose que le football ? Je vais

vous raconter une anecdote très par-

lante à ce propos. Quand j’étais jeune,

je ne pensais qu’au football. L’école,

c’était vraiment secondaire. Mon papa

n’était pas content de ça. Un jour j’étais

sélectionné pour un tournoi important à

Nantes. Mais compte tenu de mes résultats, mon père s’est le cas pour tous les jeunes. Combien de fois des parents dé-

opposé à ce que j’y aille. Il en a parlé à mon éducateur qui, couvrent stupéfaits ce que leur enfant est capable de faire, né-

d’un point de vue sportif, aurait bien aimé m’emmener. Il s’est gativement. Ils se disent, ce n’est pas mon fils qui a fait ça, ce

mis d’accord avec mon père. Il lui a dit, Monsieur Camara, c’est n’est pas celui que je connais à la maison. Mais il y a une vie

un beau tournoi, prestigieux où il y aura beaucoup de monde. à côté du foyer familial et lorsque cette vie vous la passez es-

On va faire un deal. A partir d’aujourd’hui, tous les quinze jours, sentiellement au sein d’un club de foot comme le Racing, vous

Zoumana devra me montrer son carnet de correspondance avec avez des armes supplémentaires pour bien grandir. Vous vous

ses notes et les précisions sur son comportement à l’école. Et si en sortez beaucoup mieux. L’éducation se fait à la maison mais

jamais cela ne va pas, nous prendrons aussi en grande partie à l’extérieur.

nous aussi, de notre "Au PSG, j’ai Vous avez été un joueur reconnu sur le ter-
côté, les sanc- décidé d’aller rain, mais aussi un homme toujours très
tions. Cela m’a

donné un vrai vers les étrangers apprécié dans le vestiaire. C’est aussi le
coup de boost résultat de cette éducation dont vous nous
scolairement pour les accueillir parlez ?
parce que je et leur rendre C’est vrai que toutes ces expériences m’ont

désirais vrai- service si besoin" ouvert aux autres. Ma famille, le Racing, mon

ment jouer. arrivée à 16 ans à Saint-Etienne ou j’ai côtoyé

et apprécié des garçons, à l’image de Jérémie Janot ou Julien

Si vous n’aviez pas été footbal- Sablé, qui venaient d’univers très différents du mien. J’ai été

leur, qu’auriez-vous fait ? J’ai eu aussi marqué par ma signature à 19 ans à l’Inter Milan. A ma

la chance d’avoir reçu de grande surprise, les joueurs du club me connaissaient et m’ont

la part de mes parents tout de suite bien accueilli. Et je parle là de garçons tels que Ja-

une très bonne édu- vier Zanetti, Ivan Zamorano ou Diego Simeone. C’est ce que j’ai

cation. On le pense essayé de reproduire quand les étrangers sont arrivés au PSG. Il

tous mais je crois s’agit de grands joueurs mais issus d’autres cultures. Pour qu’ils

vraiment que j’ai puissent s’exprimer de la meilleure des façons il faut qu’ils se

eu de la chance. sentent bien en dehors. J’ai décidé d’aller vers eux et de leur

Si je n’avais pas dire que s’ils avaient besoin de quoi ce soit je pourrais leur

pu être foot- rendre service.

balleur, j’aurais

trouvé un métier Aujourd’hui, vous restez proche de Colombes et du Racing ?

pour m’en sortir A Colombes vivent encore ma mère et mes frères. A titre per-

et je me serais sonnel, je reste proche de garçons comme Bruno Cheyrou ou

construit ma pe- Brahim Hemdani avec qui j’ai évolué au Racing. Et souvent dans

tite vie. Mais il la rue des gens viennent me voir et me disent on a joué comme

est vrai que vous au Racing, un peu avant ou un peu après. Ils font partie de

ce n’est pas ma famille élargie du Racing. Il y a quelque chose qui nous relie.

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